3 réalités dérangeantes - La Survie chronique de Mayotte et d'Ici

  • Le 07/01/2025
  • 0 commentaire

Chers Amis, notre monde marche sur la tête ...

  

Nous tenons pour parfois Essentiel, des choses qui ne le sont pas - Normal, des situations dérangeantes - et oublions parfois ce qui est Vital. Et si nous commençions par regarder l'Occident comme le ferait un mec vivant dans un Bidonville à Mayotte ??

Que nous dirait-il ?

1°) Vous en Métropole, vous avez bien du temps et des moyens à branler les mouches (vous feriez mieux de nous aider)

Evoquons, par exemple, notre mal être, et le développement personnel. Et là, nos Mahorais, qui viennent de voir le ciel leur tomber sur la tête, ils nous arrêtent tout de suite : non mais c'est quoi votre problème ? Vous avez tout, et même bien plus !  Et vous payez encore des fortunes à des gourous qui vous expliquent comment vous passer de prozac ?!  Pour preuve : (les 10 premières minutes peuvent vous suffire) Les gourous - Comment nous convainquent-ils ? | Dans la tête d'un coach de vie.

Conclusion Mahoraise: le développement personnel, c'est quand on a trop de confort. Et ils n'auraient pas tort.

En aparté : je ne dis pas que le développement personnel, qui va de l'enseignement à la thérapie, est inutile, ni non souhaitable. Mais c'est devenu la foire à gogos. Symptôme d'une société malaisante, pour ne pas dire malade, nous en venons à partir en quête de mieux-être, alors que nous avons Tout. Tout ou presque.... Car nous avons sans doute troqué parfois l'Esprit contre la Matière. Et le symptôme revient à dire que nous tentons à présent l'inverse.

Ce qui nous amène à cette seconde réalité dérangeante. Que dirait l'homme des bidonvilles de Mayotte ?

2°) Tu vois, ici à Mayotte, Il faut commencer la journée par chercher à Manger, et à Boire. Et si ta Mère est malade, par trouver le Médecin. Après, quand tu as fait ça, tu peux réparer les fuites d'eau, et chercher des piles pour la lampe de poche.

Et il n'a pas tort. Parce que nos estomacs sont pleins en permanence, et que 95% des femmes en viennent à se rêver minces, voire maigres, nous avons oublié. Oublié que manger à sa faim est un privilège. L'eau potable est un privilège. L'électricité est un privilège. Et enfin, le médecin gratos est un privilège. Et que tout ceci, nous risquons de le perdre. Nous sommes en train de voir nos privilèges se réduire comme une peau de chagrin.

En aparté : je ne dis pas que manger, boire et se soigner sont les seuls trucs qui comptent. Mais vous connaissez l'adage : "estomac vide n'a point d'oreilles" Ou encore "la faim est aveugle"......

Au rythme de notre déliquescence, nous n'allons pas tarder à compter nos boîtes de conserve. Puis rejoindre le quart monde dans moins de 10 ans. Pourtant, au quotidien, nous nous couchons chaque jour fatigués, parfois malheureux, nous sentant souvent incompris. Au moins sur ce sujet, l'Homme de Mayotte et nous, nous sommes "raccords".

3°) De toute façon, on n'a pas beaucoup le choix, on sait bien qu'on ne décide pas Tout

La différence entre l'Occidental, et les Mahorais-d'après-le-cyclone, c'est que eux, ils savent que tout n'est ni prévisible, ni contrôlable. Qu'ils n'ont pas le pouvoir, bien que parfois, se révolter ou passer au plan B, puisse rendre (un peu) service. Donc là, notre gars nous explique qu'il a été piller une belle résidence, comme ça, sa famille survivante, elle aura des draps, et une télé. Même si il n'a pas l'électricité.

C'est ainsi que depuis fort longtemps (la nuit des temps ?), l'homme part à la conquête, chez le voisin, de ce qui lui manque. Et ça risque de durer tant que l'entraide ne sera pas générale. Du plus riche au plus pauvre. Mais pour de vrai, dans ce monde, personne n'a la toute puissance et ne peut décider, de façon autarcique, de toute sa vie. Car nous vivons tous au coeur d'un système. Un système solaire pour commencer, un système terrestre, et enfin un système social.

En aparté : par contre, il nous arrive tout de même de pouvoir décider, agir, et réaliser ! Alors quand c'est possible ne nous en privons pas. Mais si au lieu de vouloir développer et servir son Soi, on accordait cette énergie aux autres plus malheureux que Soi ?

 

Alors, que va conclure l'Homme de Mayotte, patron du Bon Sens et de la Survie Chronique ?

Qu'il faut distinguer l'essentiel, à se préoccuper prioritairement, plutôt que de l'accessoire, surtout s'il est matériel. Mais qu'il nous sera impossible, dans tous les cas, de tout maîtriser ou contrôler. Enfin qu'il n'est pas utile de faire bobo aux fesses des lépidoptères en plein vol pour améliorer sa condition.

L'ensemble est malaisant, quand on se le dit, en se regardant dans le miroir. Et nous n'en sommes pas encore à nous poser la question du frigo vraiment vide. La plupart du temps, il s'agit seulement de payer les factures, et respecter les règles, sociales, bancaires, quotidiennes. Sinon, nous savons que nous allons sortir des "clous" et sauter dans l'inconnu. Et ce sentiment disparaît parfois brutalement lorsque nous (ou l'un de nos proches) perdons la santé ! Nous mettant dans la peau de l'homme de Mayotte : savoir aller à l'essentiel, préserver l'indispensable....

Nous passons, lentement, mais sûrement, en Survie Chronique. Ayant adopté la Crise en compagnon de Vie. Et cherchant parfois chez les Gourous de circonstance, une solution pour nous départir de la matière, et de ses lourdes contraintes. Mais pour le moment, nous vivons dans la matière ; survie chronique...

 

Gros bisous depuis ma Bresse Jurassienne trempée

Elizabeth

 

 

Fin des temps;préparation;survivalisme;Foi;Tri entre le bon grain et l'ivraie

Ajouter un commentaire