Préparer le monde de demain : choisir ses modèles (la production de légumes et l'élevage)

  • Le 28/12/2024
  • 0 commentaire

Chers Tous,

Bientôt, nous pourrons choisir nos modèles et co créer le monde de demain. Vous, Moi, et surtout nos enfants bien entendu. Ceux d'entre vous qui veulent réaliser leur modèle auront plaisir à découvrir ces modèles strictement opposés et se faire leur idée. Prenez cela au sérieux et batissez votre propre monde ! Puis nous parlerons un peu de diététique et de votre participation.

Le modèle de l'agro-industrie (à un bout de l'échelle de Valeurs)

Regardez la vidéo, et abstenez-vous de les insulter. Etudiez plutôt le truc en cherchant ce qu'il y a de bon et de reproductible, même si on est d'accord, le modèle extrême n'est pas viable du tout, encore moins en France (ni souhaitable d'ailleurs). Mais il faut regarder toute l'échelle, avant de décider sur quel barreau se poser :

La ferme Argentine aux 18.000 vaches

Ferme maxi

Une mécanisation poussée à l'extrême, et de très très gros moyens

          Commençons par les critiques négatives .....

Les veaux sont élevés de façon inhumaine, séparés de leur mère à la naissance, puis élevés en parc visiblement sans connaître l'herbe.

Plus tard, ils ont un régime alimentaire légèrement fermenté avec pas mal de céréales, ce qui les conduira à une fin de carrière précoce ; sans doute vers l'âge de 5 ou 6 ans, pour une durée de vie potentielle de 15 ans.

Nous sommes dans de l'industrie pure et dure. Le modèle est coûteux, très coûteux à mettre en place, et n'est rentable que pour des productions énormes. Nous sommes en effet sur un parc complet de 14.000 hectares....... Il faut un ingénieur pour concevoir l'ensemble et des millions d'euros d'investissement. Ce n'est pas reproductible en France et il n'est pas nécessairement souhaitable de le reproduire.

Les terrains sont plantés et replantés, vidés de toute substance nutritive et sans doute de toute forme de faune.... Ils ne survivent que grâce à des intrants phytosanitaires. Si ce système industrialisé mourrait, il faudrait sans doute 2 à 3 générations, 20 ou 30 ans, pour reconstituer un terrain utilisable, en passant par une phase de ronces et de m**de.

Ce modèle mène à la mort : la mort de l'espèce élevée, la mort de la terre : clairement, je ne pense pas que ce modèle soit à conserver !!!

          Faisons quelques critiques positives !

Ce modèle fait partie des conditions incontournables pour nourrir des milliards d'occidentaux ultra consommateurs. Tant que nous consommerons comme nous le faisons, ce modèle restera incontournable, même à des échelles moindres (ferme des 1000 vaches en France).

Les guides me l'ont souvent répétée : le progrès est incontournable, et c'est plutôt une bonne chose. Il n'est pas souhaitable de regarder en arrière. Ce n'est donc pas l'industrialisation qui est mauvaise en soi et il ne faut pas jeter le bébé avec l'eau du bain. Ce modèle a ça de bien que les tâches sont rationnalisées et que les efforts physiques sont faits par des machines. Conservons donc la mécanisation et l'organisation.

La productivité est excellente et tout a été étudié dans tous les détails, tout est contrôlé du début à la fin, les objectifs sont suivis et atteints. Cette caractéristique industrielle est largement bonne : pas d'amateurisme, pas d'à peu près, de la précision et du suivi. Quoique nous fassions, nous devrions partir avec des objectifs ultra clairs et les suivre, en visant le meilleur et rien de moins.

Certains détails sont bien plus agréables pour les bêtes que dans les fermes traditionnelles : les vaches adultes ont un espace toujours propre, elles disposent de brumisateurs et mangent en abondance. Beaucoup de fermes traditionnelles profitent de la soi-disant défense des Valeurs anciennes pour avoir surtout une étable assez vétuste et crasseuse, blindée de mouches, des bêtes qui ont 10 fois trop chaud en été, et qui mangent parfois très bien parfois beaucoup moins bien. Quant aux amateurs (dont je fais partie) : certains ne sont tout simplement pas en mesure de respecter les besoins spécifiques de leurs espèces.

Les salariés ne sont pas malheureux, on peut même parler d'un certain confort de travail ! On ne peut pas en dire autant dans les anciens modèles, où le labeur est souvent difficile et où les salariés travaillent parfois comme des boeufs. Là aussi, nous devrions garder en tête l'objectif d'un travail où les gens se sentent bien.

Bien que ce modèle me hérisse les cheveux, tout n'est pas à jeter.

Le modèle artisanal de la permaculture (à l'autre bout de l'échelle de Valeurs)

Le mot permaculture commence parfois à m'agacer sérieux ! On y voit se développer une espèce de bien-pensance qui va au-delà de l'efficacité du potager personnel, mais cherche à offrir un modèle de vie qui serait LE modèle idéal. Bref... Il traîne quelques idéologues...... Là aussi, je pense qu'il faut garder le bébé, et changer l'eau du bain. Mais chacun se fera son idée ! Une vidéo pour commencer, et si vous voulez co-créer le monde, donnez-vous la peine de l'écouter : elle est tellement parlante !

Ré apprendre à vivre avec la nature au Bec Héllouin

Mini ferme

Un modèle séduisant, et heureux, quoique pas toujours, mais peu efficace

          Commençons par les critiques négatives

J'ai bien ri.... Je connais plutôt très bien l'agriculture aidée par l'hippotraction (utllisation de chevaux de trait). 1) j'ai eu des chevaux de trait 2) j'ai fait de l'hippotraction dans un but de maraîchage. Ce n'est pas un modèle viable. Il faut, grosso modo au strict minimum 1 hectare pour nourrir un cheval de trait (2 si vous êtes en autonomie) : sur le même hectare, vous pourriez produire plusieurs tonnes, à la main, de légumes. Si si....... Qui plus est, le cheval coûte en frais vétérinaires, en aléas d'usage, en durée de vie limitée. Quant à l'ensemble montré en démonstration : 15.000 euros d'investissement mini. Et pourtant, vous le savez, j'adore les chevaux.

Le Monsieur vous parle d'un modèle sans arrosage. Oui. En Normandie..... Il ne pleut qu'une seule fois par an, et ça dure 360 jours. Je plaisante à peine. Faites donc la même chose dans les causses.

Les forêts jardin : bof. Trop d'arbres peuvent carrément tuer la production de légumes, car les racines vont puiser l'eau très loin. Quant aux fruits : sans surveillance, vous bénéficierez des protéines gratuites à l'intérieur.

Le jardin tropical dans la serre : Lol, c'est ludique, c'est beau, c'est inutile, c'est juste fun pour la communication. Aucun modèle exogène n'est réellement viable, et la surface utilisée n'est donc pas utilisée pour un modèle viable. Après si c'est pour se faire plaisir....

Le blé planté à la main : Lol 3 fois. Déjà, pour passer du blé au pain, c'est compliqué. Mais alors quand il faut le planter à la main, puis le récolter à la faux..... Faut-il rappeler que les céréales et les pommes de terre constituent une part ultra essentielle de la nourriture ? Et qu'il faut donc être efficace dans ces secteurs. Même critique pour le riz : il vaudrait mieux faire bien ce que cette terre sait faire bien.

Pensez-vous vraiment qu'une terre laissée avec de la liberté puisse produire un modèle aussi ravissant, que dis-je, superbe, que celui-ci ???? Les petites fleurs, les chemins couverts de foin harmonieusement posé, les planches proprettes et les contours dessinés à côté de charmants bassins ou cours d'eau ??? Mais alors pas du tout. La permaculture, soit le respect de la biodiversité, était de base destinée à avoir des choses très mélangées, donc peu esthétiques, et surtout peu désherbées (afin  que les herbes dites mauvaises rétablissent l'équilibre) : un travail d'équilibriste dont beaucoup reviennent. Le modèle du Bec Hellouin demande un travail exceptionnel surtout réalisé par d'innombrables stagiaires car la ferme est devenue une école de bien pensance. Si vous voulez tenir 2 hectares à 2 personnes dans cet état là, pensez 80 heures par semaine (chacun) et je ne suis pas certaine que vous soyez très heureux.

Une vidéo prise par drone témoigne d'installations coûteuses, sans doute plus de 100.000 euros de base rien qu'avec un ensemble de serres cathédrales (sauf achetées et montées d'occasion, mais c'est un gros travail), plus tout le matériel, ainsi que de quoi recevoir tous les stagiaires qui rendent le projet viable (salle de formation, couchages, cuisines, etc.....). La ferme n'était pas économiquement viable et a failli fermer. Elle a été sauvée par son changement de politique (formation et étude). Elle est donc devenue une usine..... à formations !

En clair, le modèle vendu est une pure utopie. Economiquement non viable, et peu productif.

 

La permaculture telle qu'elle nous est vendue : une pure utopie, un vrai modèle de communication

          Faisons les critiques positives

Comme il est dit à plusieurs reprises, c'est un merveilleux terrain d'étude ! Biodiversité, observation, prise de mesures, analyse : il s'agit d'un observatoire, et il en faut absolument pour construire demain. En cela nous pouvons les remercier et même beaucoup les remercier. Ils forment également des centaines de jeunes qui vont commencer à étudier et se faire une idée de leur future vie. Le Bec Hellouin motive, au travers de ses vidéos, des milliers de gens qui réfléchissent au respect de la vie. C'est donc fondamental que d'avoir ce type de lieu de vie.

En cas d'IEM, le retour momentané au cheval, au boeuf ou à l'âne, sont envisageables. Même si, bien que je les adore, pour bien les connaître, je préfèrerais le travail manuel. Malgré tout, ces grosses bêtes font aussi un travail formidable de production de fumier. Chaque année, mes chevaux nourris au foin, produisent 20 tonnes de fumier qui fertilisent mes terres. Ces 20 tonnes sont ramassées au tracteur par contre. Retenez donc qu'il est positif, voire indispensable, de marier l'élevage et le maraîchage. Pas que pour ça d'ailleurs.

La biodiversité est le seul modèle viable, ainsi que la culture en extensif, comme c'est présenté. Tout autre modèle conduit à la mort de la terre et à de graves problèmes d'attaques fongiques, parasitaires, d'insectes, et de maladies diverses et variées. Même si la biodiversité ne suffit pas forcément à éliminer les risques.

La capacité à travailler de façon non mécanisée est très efficace : les rendements sont au moins égaux à ceux de l'Industrie. J'ai moi-même expérimenté le truc dans mon ancienne propriété qui m'offrait des surfaces importantes : tous les paramètres étaient au vert ! Mais attention, il faut bien plus de bras. Par contre, et dans la condition de tous s'y mettre, ce modèle est merveilleusement productif. Virez les faignants......

Les terres montrées sont superbes : elles n'ont pas été violées par des labours profonds et abusifs, elles ont été nourries et exploitées avec soin ! Je nous souhaite tous ce type de résultats.

C'est beau, harmonieux, et ça fait du bien : lorsque vous bâtirez votre monde, pensez à la beauté ! La beauté fait du bien à l'âme. Quoique vous fassiez, faites-le bien et introduisez l'harmonie : votre harmonie bien entendu, et nous n'avons pas tous la même idée.

La ferme nous vend finalement un modèle collectif assez heureux. Par expérience, le collectif et l'agricole fonctionnent très bien et permet de nourrir pas mal de monde, j'en ai moi-même fait l'expérience pendant 2 ans. Mais, il y a un mais : il faut que tout le monde s'investisse de façon responsable. En Inde, ils arrivent à nourrir 10 familles par hectare...... D'accord, pas de la même façon. Mais tout de même. Si nous arrivions à viser collectif. Cela demande néanmoins une sagesse bien établie pour tout le monde.

Troisième partie : Se nourrir dans le monde de demain, la diététique

Il n'y a pas un citadin qui ne rêve pas de son "potager" et de manger ses petites tomates fraîches. C'est pourtant un sacré Leurre. On ne vit pas de ses légumes. Ni de près, ni de loin. Sauf à faire beaucoup de pommes de terre.

Nous avons besoin d'environ 1500 à 2000 Kcal par jour. Et la plupart des légumes contiennent entre 14 et 50 Kcal aux 100 grammes. Un peu de maths : il faut combien de salades pour atteindre 1400 Kcal ? 100 * 100 grammes, 10 kilos de salade verte. Nous ne sommes pas des herbivores.

A partir de là, vous savez que vous devrez soit bâtir, soit participer à un modèle mixte élevage et maraîchage. Ou si vous ne batissez pas, car votre travail à vous c'est maître d'école, vous enseignerez aux enfants. Ou encore vous favorisez tel ou tel modèle. Chacun aura un rôle de co-créateur. A sa façon.

L'être humain est omnivore et a besoin de diversité. Il existe pas mal de théories différentes : avec ou sans produits laitiers, avec ou sans viande, etc.... mais dans tous les cas, visez la diversité ! Les céréales sont encore relativement indispensables, tout comme les pommes de terre, à cause de leurs apports en sucres lents. Et les céréales non mécanisées, c'est clairement compliqué (sans même parler des difficultés à le faire de façon biologiquement acceptable, sans épuiser la terre). Si vous ne consommez pas ou peu de céréales, il faudra vous rabattre sans doute sur l'énergie des pommes de terre, voire de la viande ou du poisson. Il ne faudra pas oublier le gras, l'huile, qu'ils soient d'origine végétale (noix, colza, tournesol) ou animale (saindoux, gras de canard). Le gras est souvent indispensable à la cuisson, elle-même indispensable pour la viande, et par sécurité, ainsi que pour certains légumes. Les oeufs de poule (ou de canne, ou encore d'oie) compensent très bien la viande, encore faut-il avoir des pondeuses. Le lait apporte également une jolie compensation, à condition de bien le tolérer.

L'idéal, que ce soit pour vos terres, ou votre alimentation, serait donc la mixité la plus totale. En sachant que cela demande du travail à tous les niveaux : mise en place, récolte, transformation, conservation. Cette mixité garantira votre viabilité et celle de vos terres.

Mais alors comment cumuler les avantages du plan agroindustriel et du modèle permaculture (ou de tout autre modèle) ?

Passé le mauvais moment de la crise, il n'est pas interdit de bâtir des modèles à la fois modernes et respectueux. La mécanisation reste une bénédiction et il n'y a aucun intérêt à récolter ses céréales à la main. Mais nous devrions repenser entièrement notre système : fermes maraîchères verticales et hydroponiques avec élevage de poissons ; élevage extensif d'animaux de consommation, avec production de fumier et vie digne, mais consommation de viande de qualité en quantités moindres ; aide mécanique pour le soin des animaux, mais abattage respectueux, etc....

 

L'hydroponie et l'élevage de poissons : une riche idée, mais avec un vrai investissement de départ, et une composante technologique

je vous donne un exemple : il existe des machines qui saisissent le mouton, ou la vache, et le suspende le temps de lui faire les onglons bien propres. Du coup, moins de maladies de pieds, et bien moins de souffrance ! Dans les étables à l'ancienne, les onglons, sans cesse dans le fumier, ne s'arrangent pas. Mais ce n'est qu'un exemple parmi beaucoup d'autres.

Toujours est-il que nous avons 1 problème, nous nourrir, et que ce problème va nous inciter à créer quelque chose d'harmonieux, mais très efficace, ainsi que viable dans le temps :

  • Assez mécanisé pour éviter la souffrance, gagner en précision, et en efficacité.
  • Assez mixte pour satisfaire aux besoins de diversité de la nature, ainsi que de nos besoins.
  • Assez moderne pour gagner en progrès et épargner les ressources, en les conjugant.
  • Assez responsable pour que tout le monde s'y implique.
  • Sans violence pour la terre et ses habitants.

J'en connais plusieurs, parmi vous, qui sont totalement avancés sur ce type de projets. Mais ce sont des modèles autonomes. Plus tard, nous devrons penser tous ensemble, lorsque nous en serons capables. Pour le moment, il est vrai que ça me semble difficile dans l'état actuel des choses. Pour le moment, nous pouvons donc penser résilience. Plus tard, il faudra penser progrès.

Gros bisous de mon pays à peine glacial pour le moment.

Elizabeth

 

 

 

Potager Maraîchage Elevage

Ajouter un commentaire