Banques & Co
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Bennett
le 13/03/2023 à 18:53 Citer ce message
un extrait de la lettre de Guy l'investisseur sans costume, que je trouve instructive:
"Pourquoi la Morgan de Jamie Dimon a-t-elle donc préféré achever SVB plutôt que de leur jeter une pièce à des conditions très avantageuses pour eux ?
La réponse est évidente : Il y a des centaines de SVB aux États-Unis qui se sont retrouvées submergées de liquidités pendant le COVID, les ont placées à des taux déjà médiocres pour l’époque et désormais indigne avec la montée des taux. Les tombereaux d’obligations d’entreprises à 1 ou 2 % ne valent plus rien quand le Trésor vous en paie 5 pour un titre bien plus sûr. La seule faute de SVB est de s’être retrouvé au mauvais endroit au mauvais moment.
Sauver SVB ne donnait que quelques heures de répit avant qu’une autre vienne toquer à la porte puis une autre, puis une autre…
Surtout, pourquoi sauver une Silicon Valley Bank quand vous êtes vous-mêmes incroyablement plus exposé aux hausses de taux au travers de vos centaines de milliers de milliards de produits dérivés toxiques ?
Il est tellement plus pratique de détourner l’attention vers une grosse banque de dépôts régionale au bilan morne comme un jour sans pain et à la gestion finalement bien pépère.
Donner l’illusion d’un moment Lehman mais sans prendre le risque d’un véritable effondrement : Voilà tout un programme.
Dans le monde magique des marchés financiers on exige désormais la récompense sans le risque, le soutien sans la difficulté, la résolution de la crise avant la crise… Enfin :
Sauf pour la petite concurrence ambitieuse et agile mais fragile que l’on liquide au passage,
Sauf pour le secteur de la Tech dont il faut punir les appétits déplacés pour les services financiers,
Sauf pour l’environnement des cryptomonnaies à qui l’on tord le cou de manière fort opportune.
« You never want a serious crisis to go to waste » répétait Rahm Emmanuel, l’âme damnée d’Obama : Vous ne voulez jamais laisser perdre une grosse crise, et de continuer, « c’est l’occasion de faire des choses que vous ne pouviez pas vous permettre auparavant».
Voilà pourquoi j’estime que SVB est un contrefeu pour détourner l’attention, obliger la Fed et le Trésor à agir avant que les vraies baleines ne s’échouent, avant que les risques véritablement morbides ne se matérialisent.
La continuation du pire
SVB ce n’est pas le début de la fin, c’est tout l’inverse, c’est la rupture d’une nouvelle digue pour aller encore plus loin dans la folie financière, c’est la continuation du quoi qu’il en coûte financier, la continuation de la dette par tous les moyens.
Bien sûr que le Trésor et la Fed vont réagir trop tard : Il faut laisser se faire le nettoyage des petits et des moyens, prendre sa revanche sur la tech et les cryptos. Bien sûr que le risque existe de rater le moment opportun : Ces gens n’ont pas la science infuse.
Mais c’est le grand retour des Too Big to Fail.
Peut-être que l’immobilier américain y passera à nouveau. Mais le centre de l’attention sera la Tech.
C’est le grand retour des QE, des baisses de taux jusqu’à une nouvelle expérience : Les taux profondément négatifs.
Cela fait longtemps que je tiens le carnet de route du chemin vers la spoliation ultime : Des comptes en banques biodégradables qui perdent entre 2 et 5 % par an.
Il faudra drastiquement limiter voire interdire simplement les espèces pour éviter que tout le monde se jette dessus plutôt que de se faire prélever une taxe sur son compte en banque : Mais nous sommes déjà si proches en France quoique je suspecte que les paiements en espèces reprennent de la vigueur.
L’économiste Kenneth Rogoff est le grand défenseur de la cause des taux profondément négatifs. C’est lui qui a estimé ces taux entre -2 et -5 % pour être efficaces.
Le pacte faustien
Face à l’inflation, se généralisera le régime de pénuries que nous effleurons du doigt. Grâce aux monnaies programmables de banques centrales et aux paillettes climatiques, le rationnement se généralisera : Vous aurez le droit à tant de grammes de viande par semaine, tant d’insectes, tant de kilomètres en voiture, tant de voyages en avion, tant de mètres carrés habitables, de chauffage, de vêtements…
Cela adviendra par nécessité, c’est le prix à payer pour sauver le système financier, c’est le pari satanique que décrit Bruno Bertez (je vous recommande vivement de lire son papier et de suivre ses analyses), le sacrifice inconditionnel de tout ce que la Nécessité exigera au profit de cette grande fiction qu’est notre système financier et de ses grands prêtres en costumes 3-pièces"
Ci- dessous le lien cité dans cet extrait:
https://brunobertez.com/2023/03/11/editorial-craquements-financiers-le-pari-qui-a-ete-fait-par-les-autorites-mondiales-est-un-pari-satanique-le-systeme-bancaire-serait-resilient/
https://lecourrierdesstrateges.fr/2023/03/12/dissolution-krach-financier-un-great-reset-qui-coute-cher/?utm_source=mailpoet&utm_medium=email&utm_campaign=newsletter-courrier-des-strateges -
Etienne
le 13/03/2023 à 22:19 Citer ce message
Bonjour à tous,
Connaissez-vous la différence entre un vampire et un banquier ?
Quand le jour se lève, le vampire redevient humain...
Etienne -
le 14/03/2023 à 14:33 Citer ce message
Bien dit ... mais est ce bien sûr que de jour il ne reste pas un petit rien du vampire ....??
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