L'utopie Christiana ou est-il possible de sortir du système ?

  • Suzanne
    Suzanne

    le 28/07/2024 à 13:37 Citer ce message

    Bonjour à tous ,

    Christiana est un quartier de Copenhague , crée en 71 par des hippies qui voulaient s'affranchir du système et être libres.
    Je passe sur les nombreuses étapes mais in fine leur expérience montre qu'il est difficile de s'isoler totalement du système et de vivre la fleur au dent , selon une idéologie libertaire , car on est vite rattrapé par le réel .

    Ils avaient squattés un terrain pour créer leurs propres structures , leurs propres lois , et ne payaient pas d' impôt au Danemark , complètement indépendants , société idéale de partage , ou chacun au même niveau pour décider , démocratie totale et volonté d'autarcie.

    Mais en résumé beaucoup de mésententes et de difficultés in fine; pas facile pour une communauté humaine de vivre en autarcie et de s'entendre même avec des gens triés sur le volet , avec la même idéologie et une bonne volonté au départ .
    La participation au travail et l'argent sont toujours le noeud du problème et dès le départ le quartier vivaient de la vente de la drogue (exactement comme dans nos quartiers) ,donc sans autonomie et il en vit encore.

    Déja s'approprier un terrain qui n'est pas à vous est du vol , et ensuite chacun voulait vivre selon ses envies avec le moins de contraintes possibles et travailler pour soi et pas pour les autres et le moins possible (selon le mode de vie contemplatif hippie) , ne pas payer d'impôts mais avoir quand même accès à l'hôpital gratuit du système extérieur ,les infrastructures publiques gratuites , les écoles , les bus etc et ils l'ont eu , mais ils profitaient sans payer d'impôts .

    La solution qu'ils avaient trouvé pour l'argent est de vendre de la drogue , des produits artisanaux , beaucoup ont jeté l'éponge au fil des ans , s'isoler devenant invivable.
    Le système ne fonctionne donc pas , et la plupart maintenant touchent les minimas sociaux ou ont un pris un travail à l'extérieur donc sont redevenus dépendants du système extérieur .
    La volonté du peace and love, et du partage ne suffisent donc pas , il faut bien se rendre à l'évidence hélas que ce sont des utopies ,
    la nature humaine est faite de personnalités aux capacités diverses et variées : ceux qui travaillent plus et plus vite ne voulant plus au bout d'un moment entretenir les plus lents ou les contemplatifs tire au flan.

    S'affranchir du système et vouloir sa liberté ,à un coût tout comme faire partie du système.
    L'assistanat de l'Etat providence se paye toujours , la liberté se paye aussi par un isolement, il faut avoir des capacités de travail et les reins solides.

    Historiquement quand on observe comment vivaient les communautés telles que les a décrit l'ethnologue Levi Strauss , et qui vivaient en harmonie, il y avait depuis le départ une organisation sociale ancrée dans la généalogie ,le culte des ancêtres et la continuité dans l'organisation sociale (sans idée de progressisme ) stricte et codifiée avec chacun sa place, sa tâche , et donc une liberté relative qu'eux ne ressentaient pas ainsi mais qu'ils vivaient très bien comme coulant de source , et qui leur conférait une stabilité .
    Les femmes avaient un rôle , les hommes un autre , les différentes couches sociales avaient chacune un rôle , les anciens guident les enfants dans leurs tâches et leur apprentissage , une voie tracée dès la naissance avec héritage et transmission directe , la liberté était très réduite on ne choisit pas son conjoint seul mais selon les règles , et chacun s'en accommode sans en souffrir , en général c'est dans la communauté , en échange d'une sécurité , d'un toit , la nourriture , même les fêtes les moments de repos sont codifiées , tout est organisé ... et il n'y avait pas malgré cela de dépressif.
    Et personne n'a droit à rien ,si ce n'est l'évidence de se glisser dans l'organisation sociale et la communauté on l'on est né .
    Les membres des rares tribus amazonienne qui persistent encore et vivent ainsi , ne sont pas malheureux ,
    c'est le contact avec la société moderne qui petit à petit perturbe leur habitat et leur organisation sociale , et leur donne des envies matérielles de changement et des gouts de liberté, qui les rend dépendants et déconnectés de leurs racines par la suite , donc fragiles .

    Pour résumer , nos sociétés modernes offre une indépendance , une liberté apparente , de pouvoir être individualiste, de faire ce qu'on veut et la possibilités d'être indépendant de la famille, des voisins ou du village pour travailler et vivre ,
    l'état providence , social démocrate, donne des "droits à" dès la naissance , en échange petit à petit c'est l'engrenage ou il dirige tout , et impose, il assiste , distribue des aides sociales , un revenu , un loyer , mais en échange de" vos droits à " vivre des aides sociales il y a la main mise sur vous , sur l'éducation de vos enfants ,
    s'affranchir de ce joug équivaut à ne plus demander d'assistance , mais impose de se débrouiller seul , dans un système à l'ancienne avec une famille et un travail rémunérateur ,et de ne pas trop compter comme on l'a vu avec Christiana sur une communauté de personnes qui pensent pareil, cela existe mais sur un très petit nombre .
    L' idéologie "on va créer un monde meilleur " de liberté , paix et d'amour et s'isoler avec des gens de bonne volonté , partout ou cela été tenté , c'est beau sur le papier , mais dans le réel, les différents exemples montrent que ca ne fonctionne pas totalement .Ou alors dans les communautés religieuses avec des règles strictes comme chez les mormons ...

    Un solution serait de ne pas se rendre dépendant des aides sociales ,ou provisoirement , c'est un état d'esprit qui se paye toujours , ou en avoir le moins possible ou essayer de s'en dégager en travaillant , car dès que l'état donne 100 € par ci par là il y aura forcément une prise de contrôle .

    Dans la PAIX DU CHRIST
    ST MICHEL ARCHANGE PROTEGEZ NOUS

    Suzanne.
  • Suzanne
    Suzanne

    le 28/07/2024 à 13:45 Citer ce message

    un article parmi d'autres
    https://atlantico.fr/article/decryptage/christiania-quarantieme-anniversaire-mouvement-hippie-danemark-copenhague

Répondre à ce message